Toujours
Tout est mensonge : aime pourtant, . Aime, rêve et désire encore ; Présente ton cœur palpitant À ces blessures qu’il adore. Tout est vanité : crois toujours, Aime sans fin, désire et rêve ; Ne reste jamais sans amours, Souviens-toi que la vie est brève. De vertu, d’art enivre-toi ; Porte haut ton cœur et ta tête ; Aime la pourpre, comme un roi, Et n’étant pas Dieu, sois poète ! Rêver, aimer, seul est réel : Notre vie est l’éclair qui passe, Flamboie un instant sur le ciel, Et se va perdre dans l’espace. Seule la passion qui luit Illumine au moins de sa flamme Nos yeux mortels avant la nuit Éternelle, où disparaît l’âme. Consume-toi donc, tout flambeau Jette en brûlant de la lumière ; Brûle ton cœur, songe au tombeau Où tu redeviendras poussière. Près de nous est le trou béant : Avant de replonger au gouffre, Fais donc flamboyer ton néant ; Aime, rêve, désire et souffre ! Jean Lahors